Nature / 2 minutes de lecture

Ailleurs, c'est ici

Ailleurs, c'est ici

La vie, ce n'est pas seulement respirer, c'est aussi avoir le souffle coupé.

Immersion dans la nature, le temps d’une balade, d’une journée ou d’une heure… On ferme la porte de Chez Nous et on sort prendre l’air.

Privilégiée d’avoir grandi au rythme des saisons qui défilent et déploient leurs odeurs, leurs couleurs. Elevée aussi au rituel immuable du dimanche après-midi :

La promenade pour nulle part.

« Sortir prendre l’air » comme disait si bien ma mère. On avait beau se chercher des excuses au fil des ans grandissant, nous prenions l’air du dimanche valaisan par n’importe quel temps. Comme si c’était notre dernière chance de respirer. Comme si cet air viendrait à disparaître. Marcher sur la Terre, laisser l’empreinte de nos pas sur les petits sentiers, le long des cours d’eau, sur les tapis d’ocre où feuilles et aiguilles jonchent le sol, sur la première neige qui crisse merveilleusement.

Bien sûr que nous avons riposté par définition. Mais… une fois bien emmitouflés, nous avons marché le nez en l’air ou les yeux à terre. Emerveillement de l’enfance devant les tableaux magiques de Dame Nature. Les joues rougies par la fraîcheur automnale, nous sommes rentrés les poches emplies de trésors. Le sourire aux lèvres et les souvenirs enracinés pour toujours.

« Il y a le pays d’où l’on vient, la Terre qui a retenu l’empreinte de nos pas, l’air que l’on a respiré, ici et ailleurs, tout ce qui est enraciné en nous. »

Nos parents avaient raison.

Le grand air nous fait du bien. Encore maintenant. La Terre nous enivre peut-être plus encore qu’alors, de sa palette de couleurs, de son décor à couper le souffle. A cause du silence aussi. D’une nature qui se tait parfois. Même quand le ciel vire au gris, quand les brumes et les brouillards montent de la plaine jusqu’à cacher nos si beaux sommets, le paysage est toujours grandiose. Habillé de beauté.

On se couvre alors avec bonheur et on sort remplir nos poumons de cet air valaisan.

Le Valais est une Terre de promesses. Ceux qui y sont nés, peinent à le quitter. Ceux qui y ont goûté, finissent toujours par y revenir.

C'était une heure,
Un jour d'automne,
Ailleurs. Ici.